Sur Radical Chic, le blogueur politique Guillermo n'est pas la seul à se demander pourquoi la CII est crée ex-nihilo:

"Franchement, si CNN permettait de donner une bonne image des USA au reste du monde, cela se saurait ; et si l'on émet en français ou en arabe vers nos pays amis, on peut regretter d'avance que la liberté de ton sera encore moindre que celle de nos très consensuels journaux télé. Enfin, pour finir sur une touche "évangélisme web", je ne sais pas combien de temps la télé restera le média de masse de référence - comme le rappelle la sénatrice (PS) Monique Cerisier-ben Guiga.

Ensuite, il y a déjà RFI, en radio et sur le web, une voix plutôt indépendante, crédible et respectée. Mais cela aurait été trop simple de les laisser faire de la télé en plus, de les voir devenir une vraie rédaction plurimédia, et de renforcer un réseau de correspondant plutôt que de créer une nouvelle chaîne à partir de rien. Non, Radio France doit rester Radio France, de toute façon c'est un repère de gauchistes. Idem pour TV5, qui restera le rediffuseur de programmes en conserve qu'il est aujourd'hui."

Nos collègues pigistes de Radio France Internationale à la rédaction parisienne ont crée un comité à l'image de Spartacus, regroupant les pigistes pour faire entendre leur voix et participer aux négociations qui les concerne. Spartacus félicite les SPF pour leur mobilisation et leur slogan:

HALTE A LA PRÉCARITÉ, OUI A LA FIDÉLITÉ !

Voici des extraits de leur communiqué:

Les pigistes de RFI ont le plaisir de vous annoncer la naissance du collectif SPF.

Dans la perspective du plan d’intégration proposé par la direction et face à des conditions de travail de plus en plus précaires, nous avons en effet jugé bon de nous regrouper afin de faire valoir et de défendre nos droits de salariés. [...]

Nous considérons que, par notre disponibilité, notre bonne  volonté, notre travail, non seulement nous apportons une plus-value, mais aussi et surtout, nous contribuons au bon fonctionnement de l’antenne. Il nous paraît donc normal de bénéficier en retour, de la part de la direction, de  conditions de travail décentes.

Le Collectif appelle les pigistes de la rédaction en français, et des rédactions des langues qui ne l’ont pas encore rejoint, à lui faire part de leurs questions ou difficultés au sein de RFI. Nous nous en ferons le relais

auprès des syndicats et de la direction.

Le site est rempli d'informations pratiques utiles aux pigistes, avec une page dédiée aux négociations actuelles avec la direction de Radio France au sujet des précaires.

Il publie entre autre le nouveau barême minimum des piges à l'étranger. Tenez-vous bien!

(hors 13ème mois)
APPLICABLE A RADIO FRANCE AU 1ER FEVRIER 2006

A L'ACTE

Papier, Question/Réponse simple

• 51,72 € Chine, Japon, Corée, USA

• 44,33 € autres Pays

Eléments avec son, enrobé, pastillade, Q/R complexe

• 73,89 € tous Pays

Libération est récemment allé rendre visite aux précaires de Radio France Internationale (pigistes, CDD, cachetiers) qui se sont rassemblés en comité, celui des Sans Pige Fixe. A RFI, Pigistes, CDD, cachetiers ­ payés au cachet, comme des intermittents du spectacle ­ ou stagiaires représentent, selon le rapport d'un cabinet d'expert- comptable indépendant, 30 % de l'effectif total de la radio.

"Alexia (1) est précaire depuis douze ans. «Les19 langues étrangères de RFI, ce sont 19 plantations. Ils y font ce qu'ils veulent.» Sa collègue, dix ans de piges : «Ils acceptent de plus en plus de pigistes pour que le travail soit morcelé et qu'aucun d'entre nous ne puisse en faire assez pour pouvoir jamais justifier sa place.» A presque 40 ans, elle touche 600 euros «les bons mois». Une pige d'une journée rapporte 81 euros brut."

Edifiant!

Un court hommage capturé par un correspondant sur Radio France Internationale, à télécharger ou à écouter en streaming sur cette page.

Une très triste nouvelle pour les correspondants radio à l'étranger et les auditeurs qui appréciait ses papiers radio dynamiques, clairs et très engageants: Marc Leroy Beaulieu est décédé subitement lundi soir. Il sera enterré en Suisse comme il le souhaitait. La date des obsèques n'est pas encore fixée. Quand il nous avait annoncé son départ de Berlin en juin, plusieurs correspondants lui avait tiré leur chapeau et avaient déclaré que son humour et son style ultra-agréable à l'antenne allaient leur manquer. "Je n'écoutais pas tes papiers, je les savourais..." avait déclaré Alain. Ses collègues avaient beaucoup de plaisir à travailler avec lui. Les corres de Spartacus sont très peinés et présentent leur condoléances à la famille de Marc, à ses amis et à nos confrères communs. Quelques papiers de Marc sont disponibles en ligne: en Real Audio, son compte-rendu de la grande expo sur la Fraction Armée Rouge à Berlin en début d'année et un article dans la Tribune de Genève sur le 60ième anniversaire de la capitulation nazie.

Une dépêche AFP rappelle que Marc était le doyen des correspondants de presse francophone en Allemagne:

BERLIN, 27 juil 2005 (AFP) - Le plus ancien des correspondants de presse français en Allemagne, Marc Leroy-Beaulieu, est décédé à Berlin à l'âge de 60 ans après presque 30 ans d'activité, apprend-on mercredi auprès de sa famille.   Il venait de prendre sa retraite, fin mai, après avoir travaillé en Allemagne depuis 1976 d'abord à Bonn puis, à partir de 1999, à Berlin devenue la capitale de l'Allemagne réunifiée.

Correspondant notamment de RTL, Ouest-France, la Radio suisse romande et Radio France internationale, il était une des "figures" de la presse étrangère en Allemagne.

Descendant d'une vieille famille languedocienne, comptant parmi ses ancêtres plusieurs historiens de renom, il alliait une grande culture classique à une connaissance approfondie de l'Histoire de l'Allemagne, dont il avait suivi tous les méandres des 30 dernières années et plus particulièrement l'évènement-charnière de la chute du Mur de Berlin, qui devait entraîner la fin du "Rideau de fer" et l'effondrement du bloc communiste est-européen. Ses interlocuteurs allemands, tant la classe politique que les haut-fonctionnaires, patrons ou journalistes, comme les correspondants de la presse étrangère, étaient friands des commentaires sur l'évolution de la société allemande de cet observateur au sens critique aigu, doté d'un humour fin et toujours très attaché à ses origines françaises.

Pendant la dernière grève des journalistes à Radio France, on avait appris que les journalistes à France Info ne gagnaient pas des masses:

"Je suis grand reporter, échelon 3, après 20 ans d'activité. Nous ne sommes que 12 à cet échelon dans la maison et je gagne 3.080 euros net par mois", expliquait Olivier Martocq, délégué Force Ouvrière à Télé Satellite.

Un blog publie les salaires des présentateurs des tranches d'infos de NPR, la National Public Radio, cousin américain de Radio France. Les chiffres laissent rêveurs. Un exemple avec le Stéphane Paoli américain:

Robert Siegel, Senior Host
Compensation: $259,777
Benefits: $22,971  (benefits= assurance santé, retraite etc.)
Total: $282,748  (soit presque 20 000 Euros par mois!)

Le plus intéressant, c'est qu'en ayant fait un tableau comparatif des tarifs de piges des grandes radios de service public dans le monde, Spartacus avait découvert que NPR paye encore plus mal ses pigistes que Radio France: moins de 50 Euros le papier pour les débutants. Les radios ne sont pas financées de la même façon: NPR vit surtout de contributions et de dons privés de fondations et des auditeurs, tandis que Radio France vit notamment de la redevance.